Feuille Paroissiale n°13 – Du samedi 25 mars au dimanche 2 avril

Les catéchumènes poursuivent leur chemin vers leur baptême avec la célébration du troisième scrutin ce dimanche. Pourquoi trois scrutins ? Les scrutins proposent une progression. Ils s’inscrivent dans un chemin de conversion qui nécessite durée, efforts à poursuivre, et recommencements ! Ainsi les scrutins éveillent petit-à-petit le désir d’être purifié et racheté par le Christ. Ils leur permettent d’être instruits peu-à-peu du mystère du péché et de ses conséquences présentes et futures, dont le monde entier et tout être humain attendent d’être sauvés et libérés. Et surtout, ils les font progresser dans la connaissance du Christ.

Pour ce troisième scrutin, après les rencontres de Jésus avec la samaritaine et l’aveugle-né, la liturgie nous fait méditer sur la vie éternelle. Remarquons d’abord la grande amitié qui lie Jésus à Marthe, Marie et Lazare. Le texte se plaît à le souligner à de nombreuses reprises : « Jésus aimait Marthe et sa sœur, ainsi que Lazare ». « Lazare, notre ami… ». Quand il vit que Marie pleurait, Jésus est saisi d’émotion. A son tour, il se met à pleurer, suscitant la réflexion des Juifs : « Voyez comme il l’aimait ». Après la Cène, Jésus dira aussi à ses disciples : « Je vous appelle mes amis ». A nous aussi, Jésus offre son amitié. Notre destinée ne le laisse pas indifférent. Bien au contraire, il est « saisi d’émotion » pour nous (littéralement « remué aux entrailles », comme une mère pour son enfant).

C’est que Jésus veut pour nous la vie, et non la mort. Mais de quelle vie et de quelle mort s’agit-il ? Jésus aurait pu venir avant la mort de Lazare et le guérir, mais délibérément il attend deux jours, et il en précise la raison : pour que les disciples croient ! A la fin du récit, « beaucoup de Juifs qui avaient vu ce que Jésus avait fait crurent en Lui. » Mais c’est Marthe qui fera la plus belle profession de foi, en réponse à la question de Jésus : « Moi, je suis la Résurrection et la Vie. Celui qui croit en moi, même s’il meurt vivra ; quiconque vit et croit en moi ne mourra jamais. Crois-tu cela ? » Nous le comprenons, c’est de la vie, et de la mort, éternelle dont il s’agit. Non pas la vie après la mort, mais la vie « en Lui ». Et cette vie, nous la recevons si nous croyons « en Lui » : car il est Lui-même la Résurrection et la Vie. Comprenons qu’il ne peut y avoir de foi en la Résurrection de Jésus, sans union, sans communion personnelle avec la personne de Jésus.

Jésus décrit la résurrection de Lazare, figure de notre propre résurrection, en termes de libération : « Déliez-le, et laissez-le aller ». Jésus nous veut libres ! Et c’est bien le sens des scrutins et des exorcismes : Dieu vient préparer les cœurs à la libération pascale. Pour le dire avec les images de cet évangile, il s’agit de passer des bandelettes de la mort qui entravaient Lazare à la liberté en Christ, du suaire aveuglant au face-à-face avec le Christ qui éclaire. Lazare, du fond de son tombeau, fait l’expérience d’une libération et d’un dévoilement. Les liens de la mort ne le tiennent plus captif de son tombeau. Désormais il va pouvoir marcher librement !

Cette libération, en tant que baptisé, nous pouvons la renouveler également à chaque confession. Pour cela, il nous faudra laisser le Seigneur approcher la puanteur de notre péché et prier Dieu son Père en notre faveur. Il nous déliera avec force de ces péchés, que parfois, nous affectionnons et dont nous avons tant de mal à nous défaire par nous-mêmes. Il lèvera le bandeau qui couvre nos yeux, et nous marcherons dans sa lumière, en hommes et femmes libres !