Feuille paroissiale n°30 année 2020

    « Seigneur, n’est-ce pas du bon grain que tu as semé dans ton champ ? D’où vient donc que tu as de l’ivraie ? » Cette question des serviteurs du maître, dans la parabole, permet à Jésus de répondre à un questionnement fondamental : D’où vient le mal ? Aussi pourrions- nous dire : « Seigneur, n’est-ce pas avec bonté que tu as créé l’univers ? D’où vient donc qu’il y ait le mal ? »
Jésus répond : « C’est un ennemi qui a fait cela ». L’ennemi, la bible nous le révèle, c’est le démon ; que l’on nomme Satan ou Lucifer. Cette créature angélique a refusé d’entrer dans la relation d’amour que lui a proposé le Créateur ; et à cause de cela, elle a refusé pour toute l’éternité, la bonté par laquelle elle avait été créée. Dans la foi chrétienne –et également dans la pensée philosophique que je ne peux exposer ici-le mal n’a pas d’existence en soi, il est une absence de bien. Le démon est devenu démon car il a étouffé en lui toute la bonté par laquelle il avait été créé. Pourquoi est-ce si important de croire en cela ? Car cela justifie que l’homme n’est pas fondamentalement mauvais ; le mal trouve son origine dans celui qui a refusé d’être l’ami de Dieu, et qui donc est devenu son ennemi.
Et cet ennemi sème de l’ivraie -zizanie en grec- dans nos cœurs. Alors vient la deuxième question des serviteurs : « veux-tu que nous allions l’enlever ? » ; ce qui revient à demander : « Pouvons-nous extirper ce mal du cœur des hommes ? Veux-tu que nous le fassions ? ».
Réponse de Jésus : « Non ». Car il n’appartient pas aux hommes, dont le jugement est parcellaire, d’extirper le mal hors de ce monde. Cela n’appartient qu’à ceux qui ont un discernement parfait : aux anges, c’est-à-dire à Dieu lui-même.
          Alors que faire face au mal ? Particulièrement face au mal que nous avons en nos cœur ? Il ne nous appartient pas de l’extirper : cela appartient à Dieu seul, qui nous sauve par les sacrements. Seul Dieu retire le péché du cœur. Et avec l’aide de sa grâce, ce qui nous appartient, c’est d’exercer notre volonté à déployer la vertu contraire à notre vice. Il nous faut mettre de la bonté là où il y a absence de bonté. Par exemple, si vous sentez en vous une inclinaison à la médisance, plutôt que d’arrêter de médire, exercez votre volonté à bénir et à dire du bien des personnes qui sont autour de vous. Commencez par votre famille, vos amis, et peu à peu déployer cette vertu. Vous le verrez, par la seule grâce de Dieu, elle remplacera votre vice et fera de vous, un homme nouveau/une femme nouvelle. Croire et vouloir, c’est pouvoir.

« Je sens toujours la même confiance audacieuse de devenir une grande sainte, car je ne compte pas sur mes mérites n’en ayant aucun, mais j’espère en Celui qui est la Vertu, la Sainteté même. C’est lui seul qui se contentant de mes faibles efforts, m’élèvera jusqu’à lui et, me couvrant de ses mérites infinis, me fera Sainte » (Ms A.32r°)