Feuille Lisieux n°36 – du samedi 31 août au dimanche 8 septembre

Les textes de ce dimanche nous conduisent à nous recentrer sur l’essentiel, et c’est heureux de réentendre cet essentiel alors que nous vivons les premiers jours de notre nouvelle « Paroisse Sainte- ThÉrÈse en Pays d’Auge » et que nous allons, avec la rentrée, retrouver le rythme ordinaire de nos vies. Il nous faut profiter de ce nouveau départ et de cette nouvelle rentrée pour tout de suite prendre un bon pli ! Le Seigneur veut en effet notre bonheur et nous appelle à une vraie liberté intérieure. Il veut que nous vivions à partir du cœur. Le cœur est le lieu de notre identité la plus profonde, le lieu où résident les vraies joies.

Ce qui nous empêche en effet d’être heureux, d’être cohérent avec notre cœur profond et d’être totalement donné, c’est que nous ne sommes pas unifiés, c’est que nous vivons dans le mensonge. Non le mensonge banal et infantile de celui qui se disculpe à bon marché, mais le mensonge profond, le mensonge qui mine notre existence et qui brouille toutes nos relations. Ce mensonge – ce divorce entre l’intérieur et l’extérieur – Jésus lui donne un nom : c’est l’hypocrisie.

Dans toute réalité il y a un aspect extérieur et un aspect intérieur. L’extérieur, c’est la zone du paraître. Ce sont nos masques. C’est ce qu’il y a de visible aux yeux du monde. Et l’intérieur, c’est la zone du vrai et de l’authentique. C’est ce que nous sommes aux yeux de Dieu. C’est le lieu de nos choix décisifs, de notre fidélité quotidienne. Mais c’est aussi – en cet intérieur – que bouillonnent les jugements, les rancœurs et l’agressivité. Comme dit Jésus, « c’est du cœur que proviennent les pensées mauvaises : meurtres, adultères, inconduites, vols, faux témoignages, diffamations ».

Cette distorsion, ce divorce entre l’intérieur et l’extérieur, cette hypocrisie que Jésus dénonce, nous ne le connaissons que trop bien ! Il fait même notre souffrance quotidienne. Et la vie de tous les jours nous fait douloureusement prendre conscience des décalages, des failles et des déchirures de notre véritable personnalité. Pour sortir de ce dilemme, il faut que nous ayons le courage d’être vrai, d’être nous-même, de vivre à partir du cœur et donc de prendre les moyens pour aller à la source de nos pensées. Car, c’est dans le cœur que commence la vraie religion et donc toute vraie relation entre nous avant d’atteindre l’extérieur. Et notre bataille contre le mal doit aussi commencer par le cœur. C’est là que nous devons arracher les mauvaises herbes et semer le bon grain de la bonté, de l’amitié, de la patience, de l’humilité, de la piété, de la miséricorde, du pardon et surtout de l’amour. Oui l’Amour, car la religion catholique est la religion de l’Amour, d’un « Dieu qui n’est qu’Amour ». « Tous reconnaitrons que vous êtes mes disciples à l’amour que vous aurez les uns pour les autres” nous dit Jésus en (Jn 13, 35).

Ainsi, pour que notre nouvelle Paroisse soit conforme à la Volonté du Christ pour que nous puissions vraiment relever le défi que le Seigneur nous lance, efforçons-nous chacun d’observer ce court enseignement de saint Augustin : “Si tu te tais, tais-toi par Amour ; si tu parles, parle par Amour ; si tu corriges, corrige par Amour ; si tu pardonnes, pardonne par Amour. Aie au fond du cœur, la racine de l’Amour : de cette racine, rien de mauvais ne peut sortir”. Alors, que vive l’Amour (Jésus) dans nos cœurs, que vive l’Amour (Jésus) dans notre nouvelle Paroisse et dans nos 7 communautés, que vive l’Amour (Jésus) en nous et autour de nous, pour la Gloire de Dieu et pour le salut de notre société que le Seigneur nous demande d’aimer et vers laquelle il nous envoie témoigner.

                  Confions, en ces premiers jours de notre nouvelle Paroisse et en ce début d’année scolaire, chacune de nos communautés et de nos familles à la Vierge Marie. Qu’Elle nous protège de tout mal et nous maintienne dans une vraie fraternité. Qu’Elle nous apprenne à vivre à partir du cœur. Qu’Elle nous aide à nous livrer, comme Elle, à l’Amour, à l’action bienfaisante de l’Esprit Saint.