Feuille Paroissiale n°18 – du samedi 30 avril au dimanche 8 mai

Il est parfois étonnant de constater que le temps Pascal est plus difficile que le temps du carême… Après les efforts du jeûne, certains ont l’impression de revenir bien vite dans leurs anciens travers…

Nous suivrons pendant ces trois prochains éditos les disciples et leurs difficultés dans les récits des annonces de la résurrection. Car si le temps du Carême nous a permis de suivre Jésus dans sa vulnérabilité, le temps de Pâques nous fait suivre les disciples dans leur faiblesse…

Prenons le premier récit extrait de l’évangile de Marc, celui des femmes qui vont au tombeau pour y déposer des aromates.  En marchant, elles se demandent qui leur roulera la pierre du tombeau. Nous aussi nous arrivons vers Jésus, avec nos bonnes intentions, nos « pierres d’attentes » et nous nous demandons qui ôtera la pierre de notre péché, de nos misères. Mais la pierre a déjà été ôtée, le Christ est ressuscité. Un ange leur apparaît et le leur annonce. Mais surtout, il leur donne la faculté d’entrer avec confiance et espérance dans cette annonce. Car il ne suffit pas de savoir ou de voir pour croire, il faut surtout entrer dans une intelligence de la Parole de Dieu. C’est pourquoi l’ange leur dit : « Souvenez-vous des paroles qu’il vous a dites lorsque vous étiez en Galilée ».

Nous allons voir pendant ces trois semaines combien il est important d’entrer dans la compréhension des Écritures pour cheminer dans la Foi. Et cette compréhension ne peut se faire par nos propres forces, il nous faut demander le Don de l’Esprit Saint.

Chez St Marc, étonnamment, les femmes ressortent craintives du tombeau et ne disent rien à personne. Car il n’est pas si facile d’annoncer que le Christ est vivant, il nous faut d’abord faire nous-même l’expérience que cela change profondément nos vies pour recevoir de Dieu la force de l’annoncer aux autres. Peux être que nous-mêmes nous avons du mal à annoncer Jésus au monde, peut-être est-ce parce que nous aussi nous n’avons pas fait l’expérience d’être sauvé par lui…

Un autre écueil : celui de Marie Madeleine en St Jean. Elle reste au tombeau. Un ange lui apparaît, mais elle s’en détourne. Lorsque Jésus lui-même vient à elle, elle ne le reconnaît pas, le prend pour le jardinier, et se détourne de lui. Jésus l’appelle alors par son nom, mais l’invite à ne pas vouloir le retenir. Il peut nous arriver, nous aussi, de vouloir Jésus rien que pour nous, et de nous abîmer dans nos tristesses de ne pas nous sentir aimé, reconnu, etc. Je voudrai que Jésus soit là et me donner à lui, mais les circonstances et le monde m’en empêche… Or, Jésus nous invite à prendre de la hauteur, et il nous invite à sortir de nos émotions pour entrer dans une Foi qui chemine dans les Écritures au lieu de s’émouvoir dans les apparitions. Pour St Jean, les miracles sont des signes qui nous guident vers Dieu. Après la résurrection, le disciple est invité à considérer le signe comme un moyen, à cheminer dans la Foi avec les Écritures… et l’Eucharistie comme nous le verrons la semaine prochaine.