Feuille Lisieux n°49 – du samedi 30 novembre au dimanche 8 décembre

Dimanche 8 décembre, deuxième dimanche de l’Avent et veille de la fête de l’Immaculée Conception, un grand tableau de « Marie qui défait les nœuds » sera intronisé à la fin de la messe. Cette image venue d’Allemagne s’est répandue d’abord en Argentine, puis dans le monde entier grâce au Cardinal Bergoglio, devenu depuis le pape François. 

Au cours de la messe de l’Immaculée Conception, qui chaque année rassemble devant cette image des milliers de fidèles à Buenos Aires, le 8 décembre 2011, le cardinal Bergoglio disait : « Nous avons tous dans notre cœur des nœuds, des carences et nous traversons des difficultés. Dieu, notre bon Père, qui distribue sa grâce à tous ses enfants, veut que nous ayons confiance en Elle, que nous lui confiions les nœuds de nos péchés, les nœuds de nos misères qui nous empêchent de nous unir à Dieu, pour qu’elle les dénoue et nous rapproche de Jésus ».

Tel est bien aussi le sens du temps de l’Avent : nous rapprocher de Jésus. Ou, comme le dit Saint Jean-Baptiste, « préparer les chemins du Seigneur » qui vient. Selon la prophétie d’Isaïe « tout ravin sera comblé, toute montagne et toute colline seront abaissées ; les passages tortueux deviendront droits, les chemins rocailleux seront aplanis ; et tout être vivant verra le salut de Dieu ». Dans un langage plus moderne nous pouvons ajouter : « Les nœuds qui nous empêchent de nous unir à Dieu seront défaits ».

Saint Irénée le premier, au II^ème siècle, avait utilisé cette image du nœud pour exprimer le rôle de Marie dans le mystère de notre salut : « Le nœud dû à la désobéissance d’Eve s’est dénoué grâce à l’obéissance de Marie. Ce que la vierge Ève avait noué par son incrédulité, la Vierge Marie l’a dénoué par sa foi ».

Le tableau représente donc Marie enceinte, selon la vision de l’Apocalypse (12,1-2) : « Un signe grandiose apparut dans le ciel : une femme ayant le soleil pour manteau, la lune sous les pieds, et sur la tête une couronne de 12 étoiles. Elle était enceinte… ». Marie, la nouvelle Eve, écrase du pied la tête du serpent, accomplissant et réalisant la prophétie faite au serpent dans le livre de la Genèse (3,15) : « elle t’écrasera la tête, et toi, tu lui meurtriras le talon ». Marie est occupée à défaire de ses mains les nombreux nœuds d’un ruban que lui présente un ange à sa gauche. Elle passe le ruban lisse à un autre ange à sa droite.

Que sont ces nœuds ? A l’origine du tableau il y a le miracle du mariage d’un couple sauvé par l’intercession de Marie. Sur le point de divorcer, Wolfgang et Sophie demandent l’aide d’un père jésuite. Pendant 28 jours, ils prient avec ferveur Marie « trois fois admirable ».
La tradition rapporte qu’après chaque dispute avec son mari Sophie avait fait un nœud au ruban qui avait uni leurs mains le jour du mariage. Or le 28 septembre 1615, dans la chapelle des jésuites, les nœuds du ruban se défirent miraculeusement et le ruban prit une couleur éblouissante, comme s’il était neuf. Mais le vrai miracle, c’est que l’attitude des époux changea progressivement jusqu’à la réconciliation mutuelle.

Marie qui défait les nœuds est donc d’abord invoquée pour les problèmes familiaux : crises de couples, incompréhension, infidélités, problèmes en tous genres avec les enfants, disputes entre frères et sœurs, grossesses à risque, violence en famille, addictions : alcool, drogue, pornographie. Ces nœuds peuvent être la conséquence de notre propre péché ou du péché d’autrui. Ils peuvent aussi être causés par des événements extérieurs : maladies, guerres, problèmes de travail… La neuvaine de Marie qui défait les nœuds est aussi connue sous le nom de neuvaine « qui terrasse le diable ».

Comme aux noces de Cana, Marie voit le problème et s’adresse tout de suite à Jésus avec la sollicitude d’une mère attentionnée : « ils n’ont plus de vin ». En ce temps de l’Avent, confions donc à Marie médiatrice tous les nœuds de nos vies !