Feuille Paroissiale n°10 – Du Samedi 4 au dimanche 12 mars

Très chers amis, en ce deuxième dimanche de Carême la Transfiguration du Seigneur sur la montagne vient illuminer notre chemin de Carême. D’abord parce que le Seigneur Jésus lui-même « brille comme le soleil » sur la montagne, mais aussi parce qu’elle est promesse de notre propre transfiguration. « Vous êtes la lumière du monde » avait déclaré Jésus dans le sermon sur la montagne des béatitudes. Comment cela peut-il se faire ?

C’est le Père qui par sa Parole donne le sens de l’événement : « Celui-ci est mon Fils bien-aimé, en lui j’ai mis mon bon plaisir. Écoutez-le » (traduction littérale). Si Jésus est lumière, c’est en raison du Bon plaisir de Dieu. Dans un choix d’amour libre et éternel, Dieu a choisi d’engendrer son Fils pour qu’il soit son Bien-Aimé. Et il lui donne sa lumière, il le fait lumière.

Et Jésus accueille librement ce don du Père. Entre Lui et le Père, il n’y a pas la place pour une feuille de papier. Sans quoi la lumière serait ternie, affadie. Non, en Jésus nous voyons directement la lumière de Dieu. Comme Jésus le dira à Philipe : « Qui m’a vu, a vu le Père ». En ce sens aussi, Jésus est réellement Fils.

Mais voici que nous découvrons que ce choix du Père nous est destiné : « Écoutez-le ». Jésus est le Messie, l’Élu de Dieu, envoyé pour notre salut. C’est pourquoi : « Écoutez-le ! ». Ainsi, à travers ce choix de Dieu, c’est nous tous qui sommes choisis. Dieu nous a librement choisis pour nous aimer ! Et ce choix est tel qu’il veut que nous aussi soyons transfigurés pour devenir Lumière. Le vêtement blanc que porte Jésus lors de la transfiguration parle aussi de notre avenir. Ainsi le livre de l’Apocalypse parle des vêtements blancs que porteront ceux qui seront sauvés. Mais ce même livre nous révèle aussi que les vêtements des élus sont blancs parce qu’ils les ont blanchis dans le sang de l’agneau.

Ce qui signifie que par le baptême ils sont liés à la Passion de Jésus, et que sa Passion est la purification qui nous rend le vêtement d’origine que nous avions perdu par le péché. Frères et sœurs, par le baptême nous avons été choisis, appelés, nous avons été revêtus de lumière avec Jésus et nous sommes devenus nous-même lumière !

Rendons grâce à Dieu pour ce dessein d’amour et ce don si grand ! Avec Saint Jean nous nous émerveillons : « Bien-aimés, voyez quel grand amour nous a donné le Père pour que nous soyons appelés enfants de Dieu – et nous le sommes » (2 Jn 3, 1-2. 21-24).

Pour que cette lumière puisse traverser les ténèbres notre péché et les détruire, le Père nous donne une seule consigne. « Écoutez-le ! Écoutez, et mettez en pratique. Écoutez-le comme lui-même m’écoute. Écoutez-le car il est ma Parole. Soyez fils, comme lui-même est Fils. Entrez dans l’obéissance amoureuse des fils de Dieu ».

En ce temps du Carême, il nous est donné de (re)découvrir la grâce du baptême que nous avons reçu ou que nous allons recevoir à Pâques. « Nous sommes déjà baptisés, disait Benoît XVI, mais souvent, le Baptême n’est pas très efficace dans notre vie quotidienne. C’est pourquoi, pour nous aussi, le Carême est un “catéchuménat” renouvelé, à travers lequel nous allons à nouveau à la rencontre de notre Baptême pour le redécouvrir et le revivre en profondeur, pour devenir à nouveau réellement chrétiens ».

Frères et sœurs, réjouissons-nous car Dieu a mis son bon plaisir en chacun de nous, et mettons à profit ce temps de Carême pour répondre à son Amour : « Car Dieu nous a sauvés, il nous a appelés à une vocation sainte, non pas à cause de nos propres actes, mais à cause de son projet à lui et de sa grâce ». (Seconde lecture)