Feuille Paroissiale n°11 – Du Samedi 11 au dimanche 19 mars –

Dans toutes les paroisses du monde les catéchumènes se préparent à leur baptême dans la nuit de Pâques. Au début du Carême, ils ont répondu à l’“appel décisif” de leur évêque après deux ans de préparation. Sur le diocèse de Bayeux et Lisieux, le 26 février, ils étaient 48 adultes à répondre à Mgr Habert, dont sept de notre paroisse : Axelle, Helena, Laetitia, Laure, Antoine, Laurent, Romain. Maintenant, les 3^ème, 4^ème et 5^ème dimanches de Carême, vont se dérouler les scrutins. Le mot peut nous sembler étrange, voire inquiétant. Il s’agit en réalité d’un terme biblique : le Psaume 139 (138) nous ouvre à sa compréhension, une compréhension priante, confiante, suppliante. Dès le premier verset, le ton est donné :

Tu me scrutes, Seigneur, et Tu sais.
Tu sais quand je m’assois, quand je me lève.
De très loin, Tu pénètres mes pensées.

C’est reconnaître que le Seigneur me connaît mieux que moi-même et que je peux me remettre entre ses mains. Comme l’exprime par exemple la prière du père de Foucauld : « Mon Père, je m’abandonne à Toi… ». Un Père qui veille sur son enfant pour qu’il ne s’égare pas et pour qu’il donne le meilleur de lui-même.

Mais il nous arrive de nous dérober à son amour, comme le fils prodigue de la parabole. Heureusement, l’amour du Père ne se lasse jamais de retrouver sa brebis égarée :

Où m’enfuir loin de Ta face ?
Je gravis les cieux, Tu es là,
je descends chez les morts, Te voici (v.7-10).

Après cette hésitation devant l’appel du Seigneur, c’est l’admiration, la louange :

C’est toi qui as créé mes reins, qui m’as tissé dans le sein de ma mère,
Je reconnais devant toi le prodige, l’être étonnant que je suis.
Étonnantes sont tes œuvres, toute mon âme le sait.

Alors, ayant traversé tous ces états d’âme, sûr d’être aimé, je m’en remets au Seigneur, je m’abandonne à lui en toute confiance :

Scrute-moi mon Dieu, Tu sauras ma pensée.
Éprouve-moi, Tu connaîtras mon cœur
Vois si je prends le chemin des idoles,
Et conduis-moi sur le chemin d’Éternité (verset final).

Le prophète Jérémie donne un autre éclairage sur Dieu qui scrute les cœurs :

« Le cœur de l’homme est compliqué et malade. Qui peut le connaître ? Moi, le Seigneur, qui pénètre les cœurs et qui scrute les reins, afin de rendre à chacun selon sa conduite, selon le fruit de ses actes ». (Jr 17,9-10)

Ce qui est rassurant, c’est que « Dieu ne regarde pas comme les hommes : les hommes regardent l’apparence, mais le Seigneur regarde le cœur » (1Sm 7, 16)

Les notes pastorales du Rituel de l’Initiation Chrétienne nous éclairent sur le sens des scrutins : « Ils ont ce double but : faire apparaître dans le cœur de ceux qui sont appelés ce qu’il y a de faible, de malade et de mauvais, pour le guérir, et ce qu’il y a de bien, de bon et de saint, pour l’affermir. Ils sont donc faits pour purifier les cœurs et les intelligences, fortifier contre les tentations, convertir les intentions, stimuler les volontés, afin que les catéchumènes s’attachent plus profondément au Christ et poursuivent leur effort pour aimer Dieu. »

Ce premier dimanche de scrutin, nous entendons le récit de la rencontre de Jésus avec la Samaritaine au bord d’un puits. Jésus connaît son cœur : il connaît sa soif d’aimer et d’être aimée, mais aussi ses égarements, elle qui a eu cinq maris. Avec une grande délicatesse Jésus va rejoindre sa soif et se révéler comme Celui qui est l’eau vive. Il va aussi l’amener à confesser en vérité son péché pour en être délivrée. Il lui révèle notre vocation profonde : adorer le Père en Esprit et en vérité.

Nous aussi avec confiance nous le prions : « Scrute-moi mon Dieu, (…) et conduis-moi sur le chemin d’Éternité (verset final). »