Feuille Paroissiale N°23 – du samedi 1er juin au dimanche 9 juin 

«Depuis quelques années nous observons dans l’Église de France un regain de l’adoration eucharistique : exposition du Saint-Sacrement, chapelles d’adoration perpétuelle, etc. Pourtant cette pratique semble ne toucher encore qu’un petit nombre de fidèles. Beaucoup peut-être pensent qu’il s’agit d’une dévotion destinée aux fidèles d’une sensibilité ou une spiritualité particulière. Or la fête du Saint Corps et du Saint Sang du Seigneur a précisément été instituée dans l’Église universelle pour développer le culte eucharistique dans tout le peuple de Dieu : procession, exposition, salut du Saint-Sacrement sont des actes liturgiques.

Dans l’Exhortation « Le sacrement de la Charité » le pape Benoît XVI a montré « la relation intrinsèque entre célébration eucharistique et adoration ». Nous pouvons relever quatre points dans son argumentation :

– la célébration eucharistique « est en elle-même le plus grand acte d’adoration de l’Église. » « Recevoir l’Eucharistie signifie se mettre en attitude d’adoration envers Celui que nous recevons. C’est ainsi, et seulement ainsi, que nous devenons un seul être avec Lui. »

En effet, « dans l’Eucharistie, dit encore Benoît XVI, le Fils de Dieu vient à notre rencontre et désire s’unir à nous ». Pour devenir “un seul être avec Lui”, il ne suffit pas de manger le Corps du Christ. Celui qui le mangerait sans la foi… ou avec la foi, mais sans un acte d’amour ou d’adoration… ne pourrait pas considérer qu’il a vraiment communié à la personne du Christ. En tout cas, il ne recevrait pas la grâce du Sacrement, qui est l’incorporation au Christ. Un acte d’adoration est donc nécessaire à une véritable communion eucharistique. Saint Augustin déjà avait dit : « Que personne ne mange cette chair sans d’abord l’adorer ; … nous pécherions si nous ne l’adorions pas ».

– « L’acte d’adoration en dehors de la Messe prolonge et intensifie ce qui est réalisé durant la célébration liturgique elle-même. » Ces paroles du Pape ne font que traduire ce qui est l’expérience des Chrétiens et des communautés qui pratiquent l’adoration. Ce temps passé en présence du Corps du Christ, est un prolongement silencieux et intense de la Messe.

– L’acte d’adoration en dehors de la messe nous prépare à la celle-ci : elle « permet de vivre plus profondément et avec davantage de fruit la célébration liturgique ». Le pape va même jusqu’à dire « qu’en fait, ce n’est que dans l’adoration que peut mûrir un accueil profond et vrai ». L’adoration « permet de vivre plus profondément et avec davantage de fruit la célébration liturgique ».

– « Et c’est bien par cet acte personnel de rencontre avec le Seigneur que mûrit ensuite la mission sociale qui est renfermée dans l’Eucharistie et qui veut briser les barrières non seulement entre le Seigneur et nous, mais aussi et surtout les barrières qui nous séparent les uns des autres ». Alors qu’on oppose souvent les actifs et les contemplatifs, ceux qui prolongeraient la messe dans la prière silencieuse et ceux qui la prolongeraient dans les œuvres sociales, le pape au contraire relie étroitement adoration et mission sociale. L’adoration bien comprise ne ferme pas les personnes sur elles-mêmes : elle brise les barrières. L’adoration permet de recevoir l’Eucharistie dans toute sa puissance transformatrice et recréatrice. Elle envoie en mission.

Écoutons encore Mère Teresa, dont nul n’ignore les œuvres de charité : « Le temps que vous passez avec Jésus au Saint-Sacrement est le meilleur temps que vous puissiez passer sur terre. Chaque instant passé avec Jésus approfondira votre union avec lui, rendra votre âme immortelle plus glorieuse et plus belle au ciel et contribuera à apporter une paix éternelle sur terre.

Qu’est ce qui sauvera le monde ? “Ma réponse est la prière. Il faut que chaque paroisse se tienne au pied de Jésus dans le Saint-Sacrement dans des heures d’adoration.” »