Feuille Paroissiale n°51 – du samedi 18 au dimanche 26 décembre

« A Noël nous allons célébrer le mystère de  Dieu qui se fait homme pour être au plus proche de sa créature, de son peuple. C’est ce qu’on appelle le mystère de l’Incarnation.

                La définition du mot « incarnation » est l’action de « prendre chair ». C’est le moment précis où Dieu épouse notre condition en rejoignant notre humanité toute entière. Par pur amour, Dieu vient vivre comme un des nôtres et passer par toutes les étapes d’une vie humaine de la naissance jusqu’à la mort. Mais lorsqu’on dit que « le Verbe se fait chair », cela va bien au-delà du côté physique, du corps ! La chair c’est tout ce qui constitue un être vivant : pas seulement le corps physique mais aussi l’esprit, l’intelligence, le caractère, les différents héritages, la sensibilité.

                Ainsi quand Saint Jean dit au début de son évangile : « Le Verbe s’est fait chair, il a habité parmi nous et nous avons vu sa gloire » (Jn 1,14), cela signifie qu’il épouse toute notre condition de créature blessée par le péché pour la sauver et la ré-introduire dans sa gloire, c’est à dire dans son Amour.

                Si nous avons souvent l’image d’un Dieu Tout-Puissant, qui peut impressionner voire faire peur, avec l’Incarnation, cette image tombe ! Comme dit Sainte Thérèse : « Je ne puis craindre un Dieu qui s’est fait pour moi si petit… je l’aime !… car Il n’est qu’amour et miséricorde ! ».

                 Si Dieu s’est fait homme, cela ne s’est pas fait dans n’importe quel contexte. C’est un nouveau-né qui incarne la fragilité et la petitesse. Il naît dans une étable, dans la paille parmi les animaux. Cela ne l’effraie pas. Par la suite, la vie du Christ nous montre quelqu’un qui n’aura jamais peur de s’approcher du pire de l’homme : le Christ va toucher des lépreux, va s’occuper de gens malades, abîmés, il va laver les pieds des disciples, donc Dieu se met aux pieds des hommes, plus bas que les hommes. Dieu nous rejoint ainsi dans la totalité de notre être, dans nos limites, nos finitudes, nos douleurs, nos lourdeurs, jusqu’à traverser la mort.

                Le cardinal Pierre de Bérulle, initiateur de l’Ecole Française de Spiritualité disait : « Dieu n’est qu’amour en ce mystère ». Il était fasciné : Comment Dieu peut-il se faire homme ? S’abaisser ainsi ? Le créateur se faire semblable à sa créature ? Impensable ! Inimaginable ! Il y a tellement de distance entre Dieu créateur de tout et sa créature, fragile, mortelle !

                Dieu est AMOUR et seul l’amour peut franchir les distances ! Seul l’amour est assez puissant, assez fort pour franchir tous les obstacles. En Dieu, c’est l’amour pour l’homme qui a triomphé ! Il n’a pas pu s’empêcher de se faire humain ! tellement son amour pour nous est fort !

                A Noël ! Dieu si grand se fait tout petit ! Il veut naître en chacun de nous… Il veut nous rendre comme lui, débordants d’amour. Il veut que nous aussi nous puissions franchir les distances. Il le fait déjà chaque jour. En effet, qu’est-ce qui permet à une maman de se sacrifier pour son enfant malade ? à un mari de rester fidèle à sa femme atteinte de la maladie d’Alzheimer, de continuer de la chérir et de la soigner alors qu’elle ne le reconnaît plus ? Qu’est-ce qui pousse des gens à risquer leur vie pour aider leur prochain en difficulté ? L’AMOUR ! Il veut naître en nous à Noël ! Accueillons-le ! C’est le trésor de l’Église. Par le mystère de l’Incarnation, Dieu se met à notre niveau d’homme pour que nous puissions marcher dans ses pas et le suivre.

                À l’approche de Noël, et de sa naissance, Il nous invite à cette communion totale avec Lui :  Il descend pour que nous nous élevions.