Feuille paroissiale n°50 – du samedi 9 au dimanche 17 décembre

« Consolez, consolez mon peuple ». Comme ces paroles d’Isaïe font du bien. Nous avons tous besoin de consolation. Tant de violences, de guerres, de déchirements, d’injustice, d’impiété… Partout la dignité de l’homme, de la femme, de l’enfant, du vieillard est bafouée. Notre monde a besoin de consolation. Il y a urgence. Comme autrefois Isaïe, le Seigneur nous envoie porter la Bonne Nouvelle de la Consolation.

Ainsi débute aussi l’Évangile de Saint Marc lu ce dimanche : « Commencement de la Bonne Nouvelle (=Évangile) ». Un nouveau commencement et une bonne nouvelle sont annoncés. Quelle est cette nouvelle ? qu’y a-t-il de nouveau ? L’évangéliste poursuit : « Bonne nouvelle de Jésus-Christ, le Fils de Dieu ». Voilà la nouvelle qui va consoler le monde : la venue du Sauveur tant attendu, le Christ Jésus ! Il vient « rendre justice à l’orphelin et à l’opprimé », « guérir ceux qui ont le cœur brisé, proclamer aux captifs leur délivrance, aux prisonniers leur libération » (Is 42 ;61).

Vous avez dit commencement ? Mais cela fait 2000 ans que ça a commencé ! Le Seigneur aurait-il oublié sa promesse d’« un ciel nouveau et d’une terre nouvelle ou résidera la justice » ? Aurait-il oublié de revenir pour nous emmener avec lui dans sa gloire ? Saint Pierre répond dans l’épître : « pour le Seigneur, un seul jour est comme mille ans et mille ans sont comme un seul jour. Le Seigneur ne tarde pas à tenir sa promesse, alors que certains prétendent qu’il a du retard. Au contraire, il prend patience envers vous, car il ne veut pas en laisser quelques-uns se perdre, mais il veut que tous parviennent à la conversion ».

Dieu est un Père qui prend patience, « lent à la colère et plein d’amour » nous dit le psaume. Dieu est tourmenté par notre salut. Et nous qui sommes si impatient du mal que nous subissons, sommes-nous aussi impatients de nous convertir vraiment ? Par sa tenue vestimentaire et son style de vie, Jean-Baptiste nous ramène à l’essentiel : préparer le chemin du Seigneur par notre propre conversion. « Les cieux disparaîtront avec fracas, nous dit encore Saint Pierre, les éléments seront embrasés, la terre, avec tout ce qu’on a fait ici-bas ne pourra y échapper. Ainsi, puisque tout cela est en voie de dissolution, vous voyez quels hommes vous devez être, en vivant dans la sainteté et la piété ».

Il ne suffit pas à Dieu que nous nous convertissions : « votre Père qui est aux Cieux ne veut pas qu’un seul de ces petits soit perdu ! » (Mt 18,14) Sommes-nous tourmentés par le salut de nos frères, comme Saint Dominique qui criait dans sa prière : « Mon Dieu, ma miséricorde, que vont devenir les pécheurs ? ». Ou comme Saint François d’Assise qui se lamentait : « L’amour n’est pas aimé ! ». Á la suite de Saint Jean-Baptiste nous sommes envoyés préparer le chemin du Seigneur en proclamant un baptême de conversion.

Inviter nos contemporains à se convertir ? N’est-ce pas un peu direct ? et même accusateur ? oui, bien sûr si cet appel n’est pas accompagné de la consolation qu’apporte la Bonne Nouvelle du Christ et de son baptême : « Dieu me donne la grâce de me convertir. Dieu veut que je vive, Il me libère de mes œuvres mortes et Il me consacre dans la puissance de son Esprit ! Quelle Bonne nouvelle : un nouveau chemin s’ouvre pour moi ! ». Frères et sœurs, Dieu nous envoie parler au cœur de nos frères, à ce cœur profond qu’est la conscience, et y déposer une parole de consolation. Telle fut la toute première proclamation du Seigneur : « Les temps sont accomplis. Le règne de Dieu est tout proche. Convertissez-vous et croyez à la Bonne Nouvelle » (Mc 3, 14).