Feuille Paroissiale n°8 – du samedi 17 au dimanche 25 février

Le Carême est « un temps de combat spirituel contre l’esprit du mal », qui se vit « le regard fixé sur Pâques, la victoire définitive de Jésus contre le Malin, contre le péché et contre la mort », soulignait le pape François lors de l’angélus du 22 février 2015, place Saint-Pierre. Voici la prière que l’on a entendu à la messe du mercredi des cendres : « Accorde-nous Seigneur de savoir commencer saintement par le jeûne l’entraînement au combat spirituel : que nos privations nous rendent plus forts pour lutter contre l’esprit du mal. » Il s’agit de combattre contre nos idoles (pouvoir, argent, avoir raison à tout prix, etc.) pour nous libérer de ce qui nous asservit et nous tourner vraiment vers Dieu.

  Le curé d’Ars avait repéré que lorsque les attaques du démon se faisaient plus fortes, notamment durant la nuit, cela annonçait pour le lendemain la venue d’un gros poisson ! C’est-à-dire d’une personne qui avait beaucoup péché et qui venait se confesser. Sa vie de prière et d’ascèse fut un incessant et courageux combat contre celui qu’il appelait « le Grappin » et auquel il arrachait littéralement la vie des pécheurs. Une question que nous pouvons nous poser est celle-ci : Qu’en est-il pour nous ? Est-ce aussi pour moi ce combat ? Suis-je concerné moi aussi ?

  L’évangile de ce dimanche vient nous éclairer : Jésus lui-même fut conduit par l’Esprit au désert pour être tenté par le diable. L’Esprit Saint et le diable ! Quel étrange attelage ! Peut-on encore parler du démon ? Existe-t-il vraiment ? « Croyez-vous au diable ?» me demande-t-on parfois… Je crois et je mets ma confiance d’abord en Dieu ! Mais je crois aussi en l’existence de cette créature, qui n’est qu’une créature qu’est le Diable, Satan, Lucifer, le Mauvais. La Bible en parle de la Genèse jusqu’au livre de l’Apocalypse ! C’est un fait que la première ruse du Diable c’est de faire croire qu’il n’existe pas ! Il n’est jamais aussi heureux que lorsqu’il parvient à se faire oublier pour avoir le champ libre pour ses mal faits qui deviennent les nôtres.

  Les évangiles nous montrent en effet Jésus aux prises avec le tentateur dès le début de son ministère. A peine est-il proclamé, au baptême, comme le Fils bien-aimé du Père, qu’aussitôt commence le combat spirituel. Et saint Jean déroule son évangile sur l’arrière-fond de ce même combat entre la lumière et les ténèbres, entre la vérité et le mensonge.

  Plus la lumière divine est forte, plus les ténèbres se déchaînent. Parler de tentation, c’est parler de combat. Contrairement à ce que pense le commun des mortels, la tentation n’est pas le fait d’âmes faibles, bien au contraire ! Écoutons encore le curé d’Ars : « Le démon laisse tranquille les mauvais chrétiens ; personne ne se préoccupe d’eux, mais contre ceux qui font le bien il suscite mille calomnies, mille offenses. »  « Le démon ne tente que les âmes qui veulent sortir du péché et celles qui sont en état de grâce. Les autres sont à lui, il n’a pas besoin de les tenter ».

  Entrer en carême, c’est donc accepter d’engager le combat spirituel au désert où le Christ nous attend. C’est une noble affaire, pour âmes d’élite ! « Un chrétien doit toujours être prêt au combat, écrivait encore le curé d’Ars. Ce sont nos combats qui nous obtiendront le ciel. Tous les soldats sont bons en garnison. C’est sur le champ de bataille que l’on fait la différence entre les courageux et les lâches. La pire des tentations, c’est de n’en point avoir.»

            Le mardi 12 mars prochain nous aurons la récollection de carême sur le thème : Le mystÈre de LA croix et le saint CurÉ d’Ars, prêchée par le Père Vincent Siret, prêtre de la Société Jean-Marie Vianney. Je vous invite à vous y inscrire. Ce sera l’occasion pour nous de nous entraider dans ce temps de combat spirituel.